Caractéristiques techniques (histoire de l’art – EP1A)

La partie « Histoire de l’art » de l’épreuve EP1A nécessite de reconnaître des œuvres et d’en déduire leurs caractéristiques techniques. On va donc creuser ensemble cet aspect de l’histoire de l’art !

Sachez que je donne des cours de technologie céramique en visio, à partir d’une annale, pour réussir le CAP !

Vous avez besoin d’un support papier ?

Découvrez mon livre !

Les plus grandes lignes de l’histoire de la céramique, résumées en 22 pages, + les cartes de révision, + le poster

livre, cartes et poster de révision de l'histoire de la céramique

J’ai classé les mots qu’on retrouve dans les annales par type : les caractéristiques liées à la forme, au matériau, au type de décor.

> Voila le QUIZZ associé !

~ Caractéristiques relatives à la forme

Les céramiques antiques prennent de très nombreuses formes, dont chacune a un nom précis. En voici quelques unes. Vous trouverez ici les noms d’autres formes, avec des explications.

* Un cratère est un grand vase de plus d’un mètre de haut, dans lequel on puise l’eau mélangée au vin (les grecs ne buvaient pas le vin pur). Il en existe de plusieurs types.

* L’œnochoé (du grec « verseur de vin ») est un vase servant à puiser l’eau et le vin dans le cratère pour les verser dans les coupes. Il en existe plusieurs types : embouchure circulaire ou trilobée, différentes formes d’anses.

* L’alabastre (du grec « vase sans anses ») est un flacon (d’environ 10 cm) en forme de goutte, avec une ouverture resserrée et aplatie, contenant des huiles dont s’enduisent les Grecs. La forme particulière du col permet d’appliquer l’huile au goutte à goutte.

* Le rhyton mesure environ 30 cm, c’est un vase à boire en forme de corne, où la tête animale sert de déversoir à l’origine, et de récipient par la suite.

vases grecs en figures rouges ou noires

Les céramiques peuvent être ornithomorphes (de la forme d’un oiseau), anthropomorphes (de forme humaine), zoomorphes (de forme animale), ichtyomorphes ou pisciformes (en forme de poisson), voire lagomorphes (de la forme d’un lapin, d’un lièvre).

poteries anthropomorphes, zoomorphes

Une chevrette est une cruche dont le bec verseur a l’apparence d’un bois de chevreuil, d’où son nom (la chevrette, femelle du chevreuil, ne porte néanmoins pas de bois). D’une contenance d’environ 3 litres, son ouverture large permet un remplissage facile. A l’origine, la chevrette était utilisée par les apothicaires, seule corporation à avoir le droit de l’utiliser pour le stockage des remèdes. Les chevrettes françaises ont parfois un anneau ou nœud (flèche rouge) entre la base du bec et le col du récipient, pour y glisser un index. Un piédouche (flèche verte) complètera souvent la chevrette à partir du XVIIe s.

chevrettes françaises et italiennes

Une albarelle (ou albarello) est un vase cylindrique à panse concave (i.e. avec un léger étranglement) qui sert à contenir des médicaments plutôt pâteux. On la refermait avec un parchemin ou papier, fixé autour du col avec une ficelle. Cela est possible grâce à un bourrelet.

albarelles

Une tulipière est un vase de forme variée, munie d’une ou plusieurs tubulures, et destiné à contenir des tulipes. Les plus célèbres ont été créées par les faïenciers de Delft (Pays-Bas). Il en existe de multiples formes : par exemple, en pyramide avec des blocs qui s’emboitent, permettant de gérer les réserves d’eau.

tulipières

Une aiguière est un vase pansu, monté sur pied, qui a une anse et un grand bec. Il est destiné à servir une boisson.

aiguières

~ Caractéristiques relatives au matériau

> La terre cuite concerne des objets très anciens (plusieurs milliers d’années avant JC), bruts, sans effets de brillance.

terre cuite

> La céramique siliceuse concerne la céramique d’Iznik. Le décor est aux tiges de tulipes et rosettes. Ce terme de céramique siliceuse peut aussi éventuellement concerner la céramique islamique.

Iznik, terre siliceuse

> La faïence stannifère est une faïence recouverte d’un émail opacifié à l’oxyde d’étain.

> Les terres mêlées dit « nougatine » sont caractéristiques de la ville d’Apt. La diversité minéralogique de la région (Apt est une sous-préfecture du Vaucluse, près d’Orange, Avignon, Aix-en-Provence) est source d’inspiration depuis plus de trois siècles. La particularité de ces objets en terre mêlées est qu’ils sont recouverts d’un émail transparent qui met en valeur ces jeux de couleurs. De plus, il y a différentes techniques pour mêler les terres : le jaspé, la mosaïque, le flammé.

Apt, terres mêlées

> La porcelaine concerne deux catégories d’objets : les sculptures de la Manufacture de Sèvres et les objets contemporains, souvent fabriqués avec la technique du moulage par coulage.

porcelaine

~ Caractéristiques relatives au type de décor

> Les vases à figures rouges (ou noires) sont des vases grecs, dont les décors sont très caractéristiques. Vous trouverez ici les noms des différentes formes de vases. C’est pourquoi vous devrez être capables de les reconnaître au premier coup d’oeil !

> La poterie sigillée est caractéristique de la Rome antique : son nom vient de « sigillum », sceau en latin. Cette technique se caractérise par un vernis rouge grésé cuit en atmosphère oxydante, avec des impressions de motifs. C’est donc facile à identifier !

terre sigillée

> Un décor de petit feu est un décor qui a cuit en dessous de 1000°C.

> Un décor « en blanc fixe » consiste à poser un blanc en volume, au-dessus d’un décor coloré. Il est caractéristique de Nevers, et on parle aussi de décor « à fond bleu persan ».

Nevers

> La poterie vernissée est une terre cuite recouverte d’une glaçure plombifère transparente, ce qui lui donne un aspect brillant. On peut y ajouter des oxydes pour la colorer.

Terre vernissée

> Le décor à fond niellé est réalisé à Rouen. Ce sont des arabesques noires sur fond ocre.

Rouen, ocre niellé

> Un décor a raffaellesche est un décor aux motifs grotesques autour d’une scène mythologique, raphaëlesque.

A raffaellesche

Les lustres métalliques sont des solutions de combinaisons métalliques permettant d’obtenir des décors très brillants avec des effets irisés sur des supports lisses, comme l’émail. C’est pour cela que c’est un « décor de 3ème feu ». On applique le lustre sur une céramique cuite et émaillée, puis on la cuit une troisième fois à basse température (entre 650 et 800° selon le type de terre) et en atmosphère réductrice* (appauvrie en oxygène). Ensuite, on la lave, et on voit apparaitre le décor lustré, qui est imperceptible au toucher. La céramique lustrée présente un aspect brillant, avec des nanoparticules métalliques en suspension dans l’émail, dans lequel le lustre s’est fondu.

C’est un décor typiquement islamique, appliqué à la céramique au IXème siècle (vers 820-860). On le trouve donc principalement sur de la vaisselle de luxe et des décors muraux (carreaux de mosquées notamment).

Lustres métalliques

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *