Maladies professionnelles du potier

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Il faut connaître 2 maladies professionnelles du potier : la silicose et le saturnisme.

Voici l’extrait des savoir-faire (On remarque qu’il est très succinct, il y a tellement plus à apprendre sur la toxicité et la sécurité ! Un article sur la législation liée à l’usage des produits chimiques complète celui-ci)

Pour approfondir, sachez que je donne des cours de technologie céramique en visio !

Un QUIZ vous permettra de vérifier que vous connaissez bien ces maladies !

attendus du programme


> La silicose est une maladie pulmonaire liée à l’inhalation de particules de poussière de silice (quartz en général). Les symptômes sont une dyspnée (inconfort respiratoire), fatigue, perte de poids, insuffisance respiratoire … Il existe une forme aigüe, lorsque l’exposition à ces poussières est intense pendant plusieurs mois ou années ; et une forme chronique qui met des décennies à se développer. Les symptômes peuvent persister bien après l’arrêt de l’exposition à la silice. Le diagnostic de silicose est établi par une tomodensitométrie (TDM) du thorax révélant des signes caractéristiques qui correspondent à la maladie. (!! Il faut connaitre ce mot, c’était la réponse à « Comment détecter la silicose ? », q.9, EP1A 2009 !!)

silicose

Biologiquement, les poussières inhalées sont perçues comme des intrus par le système immunitaire, qui cherche à les éliminer, et cela forme des cicatrices plus ou moins étendues sur les parois pulmonaires. Le poumon est alors moins souple et le passage de l’oxygène dans le sang se fait moins bien. La silicose est donc une maladie relativement grave, et pour l’éviter il faut mettre en place des mesures de prévention :

– éviter l’exposition aux poussières de silice, par exemple en ponçant les pièces à l’extérieur de son atelier et en lavant régulièrement sol et étagères à l’eau,

– porter un masque qui filtre les particules fines, lorsque l’exposition ne peut être évitée (ponçage, recyclage de la terre …)

– ne pas fumer dans l’atelier, car cela fragilise les poumons et favorise l’inhalation de particules fines

– consulter un médecin en cas de difficultés respiratoires, pour traiter avant que le poumon ne soit trop abimé

Sources :

msdmanuals.com pour une explication médicale détaillée

> Le saturnisme est la maladie correspondant à une intoxication aigüe ou chronique par le plomb. Ce nom fait référence à la planète Saturne, qui est symbole du plomb en alchimie (si cela vous intéresse, un article détaille cela ici). Contrairement à d’autres éléments comme le fer ou le zinc par exemple, le plomb n’a pas de rôle dans l’organisme humain. C’est donc une substance toxique, même à petite dose, et sa présence est toujours le signe d’une intoxication. Son ingestion ou inhalation peut être mesurée par une plombémie, i.e. mesure du taux de plomb dans le sang.

Le plomb est surtout stocké dans les os, où il s’accumule. Sa demi-vie est de 36 à 40 jours dans le sang, et de plus de 10 ans dans les os. Cela signifie qu’une quantité donnée de plomb sera divisée par deux après plus de 10 longues années dans les os. (La quantité de plomb en fonction du temps décroit exponentiellement en fonction du temps, donc au bout de 20 ans, il reste beaucoup plus du quart de la quantité initiale). Cela montre à quel point il est difficile de s’en débarrasser.

Lorsque que l’intoxication est modérée, les symptômes sont la fatigue, confusion, perte de mémoire, anxiété, troubles de l’attention, baisse de l’audition. Si l’intoxication survient lors de la petite enfance, les séquelles peuvent perdurer toute la vie avec des effets sur le système nerveux et des troubles mentaux, avec une croissance ralentie.

dangers du plomb pour la santé du potier

Les causes du saturnisme autre que le travail de potier sont surtout les peintures au plomb datant d’avant 1948 (première source d’intoxication), ce qui justifie que cette maladie est parfois désignée comme « maladie de l’insalubrité ». Les tuyauteries en plomb peuvent aussi être mises en cause, bien que leur usage ait été interdit en 1995. Par ailleurs, l’intoxication au plomb est un enjeu majeur dans la réfection du toit de Notre-Dame de Paris, qui contenait environ 350 tonnes de plomb. Le panache de fumée jaune était caractéristique des émanations de particules plombées. Encore aujourd’hui, bien après l’incendie, l’équipement nécessaire au travail sur ce chantier comporte une assistance respiratoire lourde, et le taux de plomb dans le sang des ouvriers est contrôlé régulièrement. Le seuil de vigilance est fixé à 25 µg/L de sang, et la déclaration obligatoire de saturnisme est à 50 µg/L.

Le céramiste est concerné par cette maladie via l’usage d’émaux plombés. En effet, l’ajout de plomb permet d’avoir des couleurs plus vives et un émail bien lisse. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le risque n’existe pas seulement lors de l’utilisation des poteries finies, mais aussi et surtout lors de la préparation de l’émail plombé, lors de son stockage avant cuisson, et par les gaz émis dans l’atelier pendant la cuisson. Ainsi, les mesures de prévention qu’on peut mettre en place sont :

– choix réfléchi des matières premières (préférer les émaux non plombés à ceux plombés)

– aménagement de l’atelier avec le four dans une pièce séparée, pour éviter l’inhalation de gaz toxiques

– porter un masque filtrant les poussières lors de l’émaillage

– éviter d’utiliser un émail plombé pour un objet destiné à l’alimentation, car le plomb peut passer dans les aliments si l’émail n’est pas assez stable (surtout les aliments liquides)

– réserver des habits spécifiques pour le travail en atelier, bien se laver les ongles après manipulation

Sources :

AFVS (Association des familles victimes du saturnisme)

Inserm

Sciences et Avenir, à propos de Notre-Dame de Paris

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