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Parmi les 4 éléments qui sont à l’œuvre dans l’élaboration d’une poterie se trouve le feu. C’est lui qui vient fixer dans le temps un objet qui serait éphémère s’il restait cru. C’est pourquoi il est important de s’y attarder, à travers ces questions :
– Citer les types d’enfournement des pièces crues (resp. émaillées) (q.8, EP1A 2002 et q.7-8, EP1A 2004).
– Qu’est ce qu’un four à passage ? Un four à flammes renversées (q.13-14, EP1A 2003) ? Savoir en faire une schéma.
– Citer 3 paramètres sur lesquels on intervient pour réussir une cuisson (q.8, EP1A 2013).
– Citer 2 moyens de contrôle de la température d’une cuisson (q.9, EP1A 2013 et q.7.2, EP1A 2019).
Extraits de la liste officielle des savoirs pour le CAP :
Pour une cuisson avec émail, les poteries ne doivent pas se toucher dans le four, pour éviter qu’elles collent en cas de projections ou de coulures. Il faut aussi laisser un espace entre les poteries et les parois internes du four, pour que la cuisson soit uniforme et que la température soit répartie de manière homogène autour des pots. Pour des raisons similaires, il faut disposer une plaque réfractaire sur des quilles d’enfournement sur le plancher du four.
> L’enfournement « en charge » consiste à empiler les pièces les unes dans les autres, pour obtenir une forte densité d’enfournement.
> L’enfournement « en échappade » ou « plancher » consiste à placer les pièces entre des plaques en argile réfractaire soutenues par des piliers, dont la hauteur est ajustable par empilement. Cette méthode prend beaucoup de temps à mettre en œuvre, car il faut s’assurer du bon alignement des piliers et de la solidité de la structure. L’écroulement n’a pas de raison d’avoir lieu si l’enfournement en échappades est bien réalisé.
> L’enfournement « en chapelle » consiste à « introduire dans un four les pièces à cuire sans les enfermer dans des gazettes » (définition Larousse). Cette expression regroupe donc les enfournements « en charge » et « en échappade ».
> L’enfournement « en gazettes » ou « porte-pièce » consiste à protéger les pièces dans un casier en terre réfractaire, pour les isoler de la flamme, des cendres, et de l’atmosphère du four.
Le matériau qui compose les gazettes a aussi une importance, surtout lors de la cuisson de porcelaine. En effet, si celles-ci émettent des vapeurs en montant en température, cela peut teinter la porcelaine et rendre les objets invendables. Les gazettes peuvent aussi servir à faciliter l’empilement des pièces. Il faut néanmoins veiller à l’étanchéité entre elles. Certaines ont un fond et d’autres non, ce qui permet d’encercler des vases par exemple.
Ci-dessus, des gazettes modernes utilisées à la manufacture nationale de Sèvres.
Sources :
– meubliz.com, pour une définition rapide
– Extrait de L’art de fabriquer les poteries de F. Bastenaire-Daudenart, pour une explication plus détaillée sur l’enfournement en échappades en en gazette (p.261-264)
– Liens vers les photos en cliquant dessus
Dans la liste officielle des savoir-faire pour le CAP, il y a les fours : armoire, chambre (sole mobile, chariot), cloche, à passage, cellule à flammes renversées.
[ À venir prochainement. Je me rends compte de la difficulté à écrire cette partie, en raison du manque de sources. Revenez vite ! ]
En effet, la plupart des types de fours cités ci-dessus sont utilisés dans l’industrie, ou dans des manufactures. Les fours destinés aux particuliers sont généralement des fours électriques frontaux ou verticaux (i.e. à chargement frontal, qu’on ouvre comme une armoire, ou à chargement vertical, avec la porte sur le dessus). Les fours verticaux sont en principe moins chers (de 20 à 30 %) que les fours frontaux : ces derniers nécessitent une grosse armature pour supporter le poids de la porte lorsqu’elle est ouverte. De plus, le recul nécessaire à l’ouverture de la porte fait perdre de la surface au sol.
Le four peut aussi être un four à gaz, ce qui permet de cuire en réduction (cf. mon article sur La matière d’œuvre – Le décor pour l’explication). Dans ce cas, il faut pouvoir être présent durant la cuisson pour gérer l’atmosphère : le four peut disposer d’un programmateur (ce qui occasionnera un coût supplémentaire), mais celui-ci ne contrôlera que la courbe de température et pas l’atmosphère de cuisson.
L’alimentation électrique d’un four électrique peut se faire par différents moyens : monophasé (230 V) ou triphasé (400 V), selon la puissance à délivrer. Sans entrer dans les détails techniques, la plupart des habitations sont reliées au réseau en monophasé. Si votre atelier est dans une ancienne entreprise par exemple, il est possible que vous soyez alimentés en triphasé : il suffit de le vérifier sur votre compteur. Cependant, vous ne pourrez pas avoir un four dont la puissance est supérieure à 12 kW (kilowatt, aussi noté kVA pour kilo volt-ampère) avec une installation monophasée. De plus, il faudra peut-être changer votre abonnement, car si vous dépassez la puissance à laquelle vous avez souscrite, le compteur disjonctera. Par contre si vous bénéficiez d’une installation triphasée, vous pourrez utiliser un four qui nécessite plus de 12 kW, ou utiliser d’autre équipements énergivores en même temps que votre four de 12 kW, sans que votre compteur disjoncte.
Concernant le branchement, il peut être préférable d’alimenter le four en électricité grâce à un domino, dans lequel les fils seront vissés. C’est une solution plus sûre qu’un branchement par prise mâle/femelle classique, car le domino évite les faux-contacts et la surchauffe. Une prise monophasée comprend 3 broches (avec la terre), ce sont les prises usuelles. Une prise triphasée comprend 5 broches.
> 3 paramètres sur lesquels on intervient pour réussir une cuisson
Sources :
– A propos du courant monophasé ou triphasé : le site de Total et celui d’Engie
– Conférence « Café poterie n°4 » (15 février 2021) de Le Bol, avec Juliette et Pierre Tichkiewitch de Cigale et Fourmi (boutique en ligne de matériel de poterie et céramique). Des intervenants passionnés, une entrevue de qualité, je recommande !
– Connaissances personnelles
On peut contrôler la température de cuisson à l’aide :
– de montres fusibles (ou cône pyrométrique ou cône Orton).
Ce sont des cônes pyramidaux à base triangulaire tronqués qui se tordent lorsque la température correspondant à leur son numéro est atteinte. On dit qu’un cône atteint son « point de fusion » lorsqu’il est parallèle au sol. Cette méthode permet par exemple de contrôler si le thermostat du four affiche bien la température indiquée. Elle peut aussi être utile pour contrôler la répartition de la température à l’intérieur du four. Lorsque les cuissons se faisaient à vue, sans thermostat intégré au four, on plaçait 3 cônes dans l’axe du regard du four (frontal), pour surveiller la montée en température.
– d’une canne pyrométrique, qui est une sonde de température à thermocouple (mesure de température à travers une différence potentiel électrique). Attention : cette canne va mesurer la température de l’air qui environne vos pièces. En raison d’une certaine inertie de la terre, ce n’est donc pas exactement la température de vos pièces.
> Explication du principe physique du thermocouple ici
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