Votre panier est actuellement vide !
Même si la céramique est un art permettant le contact direct avec la matière, il nécessite différents outils et matériels de poterie, qu’il faut connaître et savoir nommer. Cela est régulièrement demandé en début d’épreuve pratique.
Voici la page du programme à laquelle cet article va répondre :
> Outils principaux
> Un gabarit est un morceau de bois plat, permettant de donner une forme à un objet présentant une symétrie de révolution. Pour cela, on assemble plusieurs gabarits en cercle, on enroule une corde autour, puis on jette de la terre sur cette corde, et on fait tourner le socle en lui donnant sa forme extérieure à l’aide d’une estèque. Ensuite, on retire la corde au fur et à mesure du séchage, ce qui laissera une trace de cordage à l’intérieur. Ce procédé permet de tourner de grosses jarres.
> Un tire-filet ou tire-anse est un outil permettant d’extruder facilement un fil de terre, pour faire une anse par exemple. Il a un trou à son extrémité, de la forme de la section de l’anse à produire. On râcle le tire-filet sur un pain de terre, à faible profondeur, et on tire vers soi, ce qui crée le fil de terre, qu’on peut ensuite éventuellement torsader. Cet outil est utilisé depuis le XIXe siècle à Vallauris, car permet à des ouvriers inexpérimentés de former des anses facilement.
> Un mandrin est un cylindre creux, à base large, dans lequel on met un pot à col étroit pour le tournasser. Cela permet d’éviter le contact entre le col du pot et la girelle, car le tournassage nécessite d’appliquer sur la pot une certaine pression.
> Un trusquin est un outil permettant de calibrer ses pièces, en hauteur et en largeur, lorsqu’on tourne par exemple. Il permet de faire des séries, sans avoir à mesurer toutes les dimensions à la règle.
> La cuvette est un récipient qu’on remplit d’eau pour humidifier ses mains pendant le tournage, par exemple. Le seau est un récipient cylindrique muni d’une anse, permettant de stocker ou déplacer la terre ou barbotine.
> La planche est un morceau de bois plat, sur laquelle on travaille la terre. Elle peut être utile pour déplacer une pièce sans la toucher.
> Une tournette est un plateau circulaire tournant sur lequel on dispose la céramique pour la peindre ou la travailler en pouvant la regarder de tous les côtés.
> Un rondeau est une planche circulaire, que l’on peut fixer sur la girelle du tour, et qu’on enlève après avoir tourné. On laisse la pièce sécher un peu sur le rondeau avant de la déplacer. L’utilisation d’un rondeau est obligatoire pour tourner des formes à base large comme des assiettes.
> Une filière est un outil permettant de réaliser sans effort des profils pleins ou creux. Pour cela, on remplit le conduit de terre, et on presse pour extruder la forme désirée, grâce à un embout adapté.
> Un trépied (ou une pernette) est un petit objet en forme d’étoile à trois branches, généralement en argile réfractaire, permettant d’émailler complètement une pièce. Il subsistera seulement trois points non émaillés aux points de contact avec la pièce.
> Je ne sais pas à quoi correspond le séchoir mobile. Deux idées me viennent : soit c’est un sèche-cheveux, qui permet de sécher les pièces rapidement ; soit c’est comme une étuve. Dans les deux cas, il ne faut pas en abuser car un séchage trop rapide crée des fentes.
> Le matériel d’enfournement comprend des quilles emboitables, des trépieds, des plaques d’enfournement, et éventuellement plus de matériel pour enfourner des assiettes empilées par exemple.
Avant d’être utilisée pour former un objet au tour, la pâte céramique doit passer au malaxeur, afin de l’homogénéiser. C’est une machine avec une hélice, permettant de mélanger la terre : elle est tout à fait similaire à la filière d’une extrudeuse (cf l’article sur le Séchage et défauts de fabrication). Il existe aussi le malaxeur désaérateur, qui est l’assemblage d’un malaxeur qui extrude des colombins, puis d’une pompe à vide qui permet d’enlever les bulles d’air, et enfin d’un second malaxeur.
Une calibreuse est une machine (manuelle ou électrique) permettant de façonner des pièces qui présentent une symétrie de révolution. Le calibrage allie la technique du moulage à celle du tournage, comme on peut le voir sur l’image ci-dessous (un clic vous permettra de voir la technique en vidéo, ou vous pouvez aussi regarder à la 32e minute de ce très beau film de Sèvres). La terre est aplatie sur un moule (en bas) à l’aide du calibre (en haut), dont la forme représente le profil de la pièce. Cela s’appelle le calibrage en bosse (ci-dessous). On peut aussi effectuer un calibrage en creux : la terre est mise dans un moule, à l’intérieur duquel rentre le calibre, qui façonne alors l’intérieur de la pièce.
Le calibrage peut aussi être effectué à la machine, on parle alors de calibrage roller, en référence au calibre qui est un objet en volume, qu’on appelle tête de roller. C’est peut-être synonyme de « cloche », qui est le mot employé dans le programme, mais je n’en suis pas certaine.
Une table de coulage présente un caillebotis sur le dessus, et un grand récipient en pente, pour récupérer la barbotine, muni d’une bonde de vidange.
La cuve est un grand récipient dans lequel on stocke la barbotine avant coulage. On se sert aussi de bassines, de tamis, et de moules (en plâtre).
>> Un prochain article présentera de manière détaillée la technique du moulage par coulage.
L’estampage consiste à imprimer un creux ou un volume sur une pièce céramique. On utilise pour cela des moules. Ce procédé s’apparente à l’emboutissage des tôles de voiture par exemple. Ce que le programme appelle une table d’estampage est probablement le plan de travail sur lequel on réalise l’estampage, s’il est fait à la main, ou alors désigne la presse utilisée, si on a recours à une machine.
Un turbo-déliteur (ou délayeur) est une machine permettant de broyer et mélanger des éléments. C’est une cuve avec une axe central comportant des dents, qui tourne pour broyer les différents éléments. Dans le cadre du recyclage, on peut s’en servir si on a de la terre sèche, pour concasser les morceaux.
(Cette image porte un filigrane car provient du livre de l’Institut de Céramique Française, disponible en ligne ici. C’est un livre vraiment complet, mais assez technique. Je vous recommande donc de le consulter si vous avez déjà les bases).
Un tamis vibrant est une machine qui fait vibrer un tamis. Ainsi, on peut tamiser de plus grosses quantités en un minimum de temps. Cette machine est utile si on a laissé séché de la terre, qu’on l’a réduite en grains, et qu’on a besoin de diminuer la granulométrie.
Un agitateur est une machine permettant de mélanger de la barbotine, dans le cas du recyclage, pour pouvoir la réutiliser. Par exemple, lorsqu’on recycle de la terre, on doit mélanger des barbotines de différentes consistances, et avoir un agitateur permet de gagner beaucoup de temps. Cette machine peut prendre la forme d’une grosse perceuse, dont l’embout possède des pales pour mélanger. Pour des applications plus industrielles, l’agitateur peut aussi être une grosse cuve avec un arbre moteur dont l’extrémité possède des pales.
Une pompe est un appareil destiné à déplacer un liquide, ici de la barbotine. On l’utilise dans les entreprises de céramique pour remplir les moules par exemple, dans la technique du moulage par coulage. Il en existe plusieurs types, chacune ayant ses spécificités : pompe à membrane (qui fonctionne comme le cœur humain), pompe péristaltique (qui fonctionne comme le tube digestif ou un tube de dentifrice), pompe moineau (du nom de son inventeur).
Un filtre-presse est une machine permettant de raffermir de la barbotine, donc d’éliminer une partie de l’eau qu’elle contient, pour lui donner la consistance nécessaire à sa réutilisation. Les différentes étapes sont la filtration, le lavage, l’essorage et le débâtissage, comme expliqué dans cette vidéo, dans laquelle, par « suspension », il faut entendre « barbotine », et par « gâteau essoré », il faut entendre « terre à la bonne consistance ».
>> La plupart de ces outils sont visibles dans les quatre premières minutes de ce très beau film sur les gestes de la Manufacture de Sèvres (préparation de la pâte à porcelaine).
Le four céramique est un élément essentiel à l’atelier. Ils en existe de plusieurs types, qu’on peut classer principalement en deux catégories : les fours électriques et les fours à gaz. Il en existe à enfournement horizontal et vertical, de plusieurs formes et tailles. Le four à gaz permettra de cuire en réduction, comme je l’explique dans mon article sur La matière d’œuvre – Le décor.
>> Je prépare une description plus détaillée dans l’article Types de fours et des modèles d’enfournement, mais je manque de sources. J’y décrirai les fours armoire, chambre (sole mobile, chariot), cloche, à passage, et le four cellule à flammes renversées. Vous pouvez déjà y apprendre les méthodes de contrôle de la cuisson.
Pour stocker les pièces, lors de leur séchage, avant leur cuisson, ou lorsqu’elles sont terminées, il faut munir son atelier d’étagères fixes et/ou mobiles. Les étagères fixes sont vissées au mur, sur une crémaillère et à l’aide de consoles (équerres spéciales). Pour savoir lesquelles choisir, on peut se référer à cet article. Les étagères mobiles sont en général plus chères, mais elles se posent au sol et on peut donc les déplacer plus facilement.
Laisser un commentaire